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Société d'Histoire du Pays de St Genest Malifaux
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13 juillet 2008

Le Grand Henri

Une pelle, un pic, une barre à mines, une corde, un seau... c'était ses seuls outils.

PuitsHors de question d'employer des explosifs, de peur de détourner les sources. Taper dur pour creuser un puits, pas de terrain sablonneux, de la terre de bruyère en surface et quelques cailloux, des pierres de la taille d'une table qu'il fallait casser pour remonter à la surface et souvent le rocher, des veines entières à traverser. Quelques centimètres à l'heure tout au plus. Il crachait dans ses mains, prenait la barre à mines, repérait une fissure et accompagné d'un grand "aaarrh", il faisait sauter un morceau de granit. Chaque coup porté était efficace.

Et quand il voyait l'eau sortir d'une fissure, il était non pas rassuré, parce qu'avec ses baguettes de noisetier et son savoir faire, il était sûr de lui, mais soulagé d'avoir fait une partie du travail. Ensuite, il posait ses pierres les unes sur les autres disposées avec art et ce, sans un brin de ciment. Il ne s'agissait pas de construire un mur étanche, mais au contraire laisser passer la source pour remplir le puits et constituer une réserve en eau potable.

Connu dans tout le canton, c'était lui qui avait creusé la majorité des puits.

BergerieIl habitait une petite bergerie sur le chemin des Tours, une pièce sans confort qui lui servait à la fois de cuisine avec la cheminée et de chambre avec une paillasse dans un coin, de vieux sacs en toile de jute remplis de foin ! Dans un coin de la bergerie, la cenpotte, légèrement surélevée pour pouvoir passer "la chopine" sous le robinet de bois. Il passait du temps autour de ce tonneau avec son ami Tonin, le propriétaire des lieux, au début c'était des discussions sérieuses (?) puis venaient les jurons... des spécialistes... et souvent ils en venaient aux mains ou plus... coups de triques et de fourches, ce qui leur tombait sous la main !

Ma grand-mère m'avait raconté qu'en arrivant au Grand-Bois, elle avait trouvé un mare de sang devant chez elle... c'était Tonin et le Grand-Henri qui s'étaient battus à coups de fourches...

Le Grand-Henri s'arrêtait de travailler quand il pouvait faire livrer son tonneau et quand il était vide, il reprenait ses forages de puits. Je l'ai connu sur la fin de sa vie.

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