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Société d'Histoire du Pays de St Genest Malifaux
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12 janvier 2012

Le balai...

Toute sa vie, métayer ou fermier - je ne sais pas quel statut il avait exactement - passée dans la ferme de la maison templière des Tours, il était le seul à posséder un cheval dans le quartier. Il avait épousé "la" Tanette, la soeur de Tonin. Le dimanche il attelait Poulette et partait à la messe dans sa voiture à cheval, son seul moyen de locomotion.

A la retraite, il avait récupéré la maison du Grand Henri, il était notre voisin le plus proche et c'est seulement sur laBergerie fin de sa vie que je l'ai connu. Il ne lui restait plus rien, des souvenirs d'une vie de travail trop dur, quelques poules et lapins, un chien qui le suivait comme son ombre, de vieux outils usés et... les rênes et le mors du cheval accrochés sur un grand clou rouillé à l'intérieur de la porte de l'écurie.

Son jardin potager, c'était sa vie maintenant, il aurait au moins quelques choux et pommes de terre pour sa soupe ou pour accompagner un poulet de sa production. Quelques fois il partait le soir avec un char à bras, la faux et un râteau en bois pour aller couper un peu d'herbe sur le bord d'un chemin ou dans quelques propriétés d'estivants qui n'avaient pas de tondeuse à gazon, eh bien oui, les lapins devaient aussi manger !

Souvent avec mon frère nous allions avec lui et au retour on tirait ce char plein d'herbe fraîche, lui il marchait derrière à pas lent avec ses outils sur l'épaule. Il s'arrêtait de temps en temps pour rallumer sa cigarette qu'il avait roulée lui même. Il fumait "du gris" disait-il, acheté le dimanche matin avec son gros pain de 2 kg. Les seules courses qu'il devait faire et qui faisaient la semaine. Je revois aussi son briquet en métal doré, une flamme de 10 cm au moins, une forte odeur d'essence et quand le mégot était trop petit, il se brûlait les moustaches.

BalaiIl habitait à l'étage et le rez-de-chaussée de la maison était transformé en atelier. Un établi qui avait dû recevoir plus d'un coup de scie ou de marteau, posé devant la fenêtre. C'est là qu'il fabriquait ses balais avec une branche d'arbre en guise de manche et quelques genêts ramassés dans les bois et séchés. Le tout cerclé par trois bouts de fil de fer récupérés sur une ancienne clôture.

Rustiques ses balais mais efficaces pour balayer une cour, lui il s'en servait aussi pour sa cuisine ! Il était fier de nous montrer sa méthode infaillible pour assembler les genêts, égaliser... aucun ne devait s'en aller.

En dehors des vacances, nous allions passer des week-ends dans la maison de campagne et le dimanche soir avant de redescendre sur St Etienne, ma mère l'invitait pour dîner. Il rentrait ensuite chez lui avec quelques provisions qu'elle lui donnait pour la semaine.

Un brave paysan... Marius !

Genest

Genêts en fleur

 

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